L'ensemble vocal, fondé en 2005 par Isabelle Faës, réunit sous sa direction 24 choristes, la plupart étudiant·es ou professionnel·les de la musique.
Ouvert sur le monde contemporain, il crée des spectacles originaux et pluridisciplinaires.
Cendres
sur des textes de Rodrigo Garcia
avec les comédiennes Julie Guillou
et Clémence Mauve
Temple protestant - 15/12/2023 20h30
Théâtre de Vaugarni - 18/02/2024 16h00
Décembre 2023
Février 2024
© A. Brégeon
Nous poursuivons notre aventure hors des sentiers battus du chant choral en conviant deux jeunes comédiennes intrépides (Julie Guillou et Clémence Mauve) à mettre en scène et à porter pour l’ensemble un montage de textes de Rodrigo Garcia. Les mots du dramaturge hispano- argentin connu pour son avant-gardisme provocateur et engagé se marieront – ou s’entrechoqueront- avec les harmonies tantôt suaves, tantôt inattendues ou surprenantes de pièces chorales de ce siècle ou du précédent.
Une révolte par les larmes est-elle possible ?
On peut pleurer tout seul, dans son lit, pour une raison personnelle. On peut aussi verser des larmes-alibi, des larmes de crocodile. Mais il arrive qu’on laisse simplement, sans l’avoir prévu, éclater ses sanglots devant autrui. Pleurer est intime - les larmes ne viennent-elles pas du dedans ? - mais pleurer, c’est aussi une façon de s’adresser à l’autre, de s’ouvrir à l’autre, puisque les larmes sortent de nos yeux et deviennent comme des petits éclats de cristal sur notre visage vus par l’autre. Pleurer nous défigure peut-être. Mais, en même temps, celui qui «perd contenance» en pleurant s’adresse à l’autre comme si ses larmes étaient les «amers» - vous savez, c’est le mot qui désigne, chez les marins, des points de repère dans la mer - de nos pensées, de nos désirs. La pure intimité, cela n’existe pas. On s’adresse toujours plus ou moins à un autre.
Pleurer peut donc - mais pas toujours, évidemment - avoir une résonance critique, donc politique. Le fait de pleurer est une façon de «porter plainte» et de s’emparer du pouvoir, pour ceux qui en sont fondamentalement privés.
[D’après Georges Didi-Huberman]
Le Chœur de chambre ElaNaveVa élabore une forme moderne et chorale de Blason, ou bien un inventaire secret, une très originale anthologie des larmes.